Revue des marchés de avril 2025

Canada Vie - May 09, 2025

Pour le mois ayant pris fin le 30 avril 2025

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux se sont comportés de manière erratique en avril, sous l’effet des tensions commerciales et des préoccupations quant à la santé de l’économie mondiale. Des données préliminaires révèlent que l’activité commerciale a ralenti dans nombre d’économies de premier plan, dont les États-Unis, l’Europe et le Royaume-Uni. Les pressions inflationnistes se sont relâchées à l’échelle de la planète. Les prix à la consommation pourraient toutefois subir une pression haussière en raison des tarifs généralisés.

 

Selon une première estimation, l’économie des États-Unis s’est contractée sur une base annuelle de 0,3 % au cours du premier trimestre de 2025, tandis que celle de la Chine a enregistré un gain de 5,4 % d’une année sur l’autre. En Europe, elle a affiché une croissance de 0,4 %. La Banque du Canada (BDC) a maintenu son taux directeur lors de sa rencontre d’avril, mais la Banque centrale européenne (BCE) a encore soustrait 25 points de base des taux d’intérêt.

 

L’indice composé S&P/TSX, soutenu par le secteur des produits de consommation de base, a terminé avril en hausse. Les actions états-uniennes se sont repliées. Le rendement des obligations à 10 ans du gouvernement canadien a monté, mais celui des bons à 10 ans du trésor des États-Unis a baissé. Le prix du pétrole a reculé en raison de la reprise de la production et des préoccupations quant à la demande. Le prix de l’or a monté jusqu’à établir un nouveau record.

 

Au Canada, le marché du travail est sous pression

Le marché du travail canadien a faibli en mars, signe que les tensions commerciales pourraient nuire à l’emploi. Pour la première fois depuis juillet 2024, l’économie du Canada a perdu des emplois, plus précisément 32 600. Cette perte a été plus lourde du côté du travail à temps plein qui s’est appauvri de 29 500 emplois. Par contre, le secteur des emplois à temps partiel s’est enrichi de 29 400 travailleurs. Le commerce de détail et l’industrie des loisirs ont été particulièrement touchés. Le taux d’activité a également chuté. Par conséquent, le taux de chômage a grimpé à 6,7 % en mars, un pourcentage inégalé depuis décembre dernier. On prévoit que le marché du travail sera éprouvé par les tarifs états-uniens. Ceux affectant l’industrie automobile risquent de peser lourdement sur ce secteur manufacturier.    

 

La BDC suit de près les conséquences des droits de douane. La banque centrale a maintenu son taux directeur à un jour à 2,75 % après l’avoir réduit sept fois de suite. La BDC prévoit que l’inflation repartira de plus belle d’ici quelques mois en raison de la mise en place des surtaxes. Les tensions commerciales avec les États-Unis nuisent aux conditions économiques. Les élections fédérales du 28 avril ont porté Mark Carney au poste de premier ministre du Canada. Le premier ministre Carney aura pour tâche d’aider l’économie canadienne à traverser cette période difficile et, si possible, de conclure une trêve commerciale avec les États-Unis. Il avait d’ailleurs axé sa campagne sur sa capacité à traiter avec le président Donald Trump, mais aussi à réduire la dépendance du Canada envers les États-Unis et à accroître le commerce interprovincial.  

 

Aux États-Unis, les pressions inflationnistes perdurent, mais le prix de l’or bondit

En mars, pour un deuxième mois de suite, le taux d’inflation annuel des États-Unis a reculé à 2,4 %, soit le pourcentage le plus bas depuis septembre 2024. En tête de ce déclin, la baisse du prix de l’essence. De même, le coût du logement a décéléré. Ce sont de bonnes nouvelles pour les ménages états-uniens, qui se trouvent dans un contexte économique incertain avec la mise en place des tarifs. L’indice des prix des dépenses personnelles de consommation s’est abaissé à 2,3 % en mars. L’activité économique s’est atténuée. En effet, l’économie des États-Unis s’est contractée de 0,3 %, sur une base annuelle, au cours du premier trimestre de 2025. L’augmentation des importations en amont des tarifs est à l’origine de ce repli. Les consommateurs, moins confiants, ont réduit leurs dépenses. Le déclin des conditions économiques soulève la question à savoir si la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) réduira les taux à sa prochaine rencontre. Les droits de douane des États-Unis ont été accueillis par des tarifs de rétorsion qui pèsent sur l’activité économique états-unienne. De plus, le bras de fer avec la Chine fait craindre aux investisseurs que les États-Unis entrent en récession. De même, l’animosité montrée par le président Trump à l’endroit de la Fed exacerbe la nervosité des investisseurs. L’incertitude mine leur confiance, et ils sont portés à investir dans des valeurs refuges. Bien que l’inflation ait baissé aux États-Unis, ils se sont tournés vers l’or, dont le prix a établi un nouveau record ce mois-ci, allant jusqu’à atteindre plus de 3 500 USD à l’intérieur d’une même journée. Le prix de l’or a connu une hausse supérieure à 25 % cette année. De ce fait, le secteur des matériaux a affiché son retour le plus important de 2025 sur l’indice composé S&P/TSX. Si l’incertitude et la volatilité persistent, l’or pourrait monter atteindre de nouveaux sommets.         

 

Les tarifs réciproques entrent en vigueur

La guerre commerciale s’est intensifiée au début d’avril, ce qui soulève beaucoup de questions quant à la santé de l’économie mondiale. Le 2 avril, le président Trump a annoncé l’imposition de tarifs dits « réciproques » à l’encontre de tout pays frappant les biens états-uniens de droits de douane. Cette mesure implique un pourcentage de base de 10 %. Le Canada et le Mexique ont échappé à ces nouveaux tarifs de punition, mais non à ceux auxquels ils étaient déjà assujettis. Des pays, dont le Japon, la Corée du Sud et l’Italie, ont aussitôt cherché à conclure une entente qui élimerait ces droits douaniers. Voyant que certains pays voulaient négocier, le président Trump a reporté ces nouveaux tarifs de 90 jours. Le président Trump a aussi déclaré une surtaxe de 25 % sur toutes les importations automobiles, ce qui a semé l’émoi dans l’industrie. Le Canada a répliqué en imposant ses propres tarifs sur le secteur automobile. La chaîne d’approvisionnement nord-américaine de ce secteur est étroitement imbriquée. On s’attend donc à ce que ces surtaxes aient des répercussions considérables sur cette industrie, et ce, même si, à la fin du mois, le président Trump en a réduit certaines. Au cours du mois, les tensions commerciales avec la Chine n’ont cessé de croître, les deux pays se rendant coup pour coup. Bien qu’ils aient reculé sur certains biens, comme les produits électroniques, l’un comme l’autre se refuse à abdiquer, au risque de précipiter la planète en récession. Si les marchés mondiaux peuvent reprendre leur souffle, ailleurs on se prépare aux conséquences. L’apparente disposition des États-Unis à négocier laisse espérer qu’on pourrait éviter des tarifs plus élevés.  

La Chine affiche une croissance relativement solide

Alors que les droits douaniers entraient en vigueur et qu’on s’attendait à ce qu’ils tirent l’activité économique mondiale vers le bas, la Chine a fait preuve de résilience au premier trimestre en affichant une croissance de 5,4 % d’une année sur l’autre. Cela équivaut à celle du quatrième trimestre de 2024, qui avait été la meilleure depuis le second trimestre de 2023. L’économie a été secourue par un rebond des exportations. En effet, les États-Unis, mais aussi d’autres pays, ont multiplié les commandes en amont d’une éventuelle guerre tarifaire. La robustesse relative des ventes au détail a également contribué à la croissance de ce trimestre. En mars, les ventes au détail ont tiré profit d’un gain de 5,9 % d’une année sur l’autre, une croissance supérieure aux attentes et la plus importante sur une base annuelle depuis décembre 2023. Lors de sa correction d’avril, la Banque populaire de Chine (BPC) a maintenu son taux préférentiel en raison de la solidité de la croissance économique. Malgré celle-ci, le gouvernement et la BPC prévoient que le conflit commercial avec les États-Unis se fera sentir dès avril. Les demandes pour davantage de mesures de relance se font plus pressantes. À la fin d’avril, Beijing a affirmé qu’elle poursuivait son programme de dépenses et qu’elle l’augmenterait si le fléchissement des conditions économiques l’exigeait. Si la guerre tarifaire avec les États-Unis dure, de nouveaux stimuli seront nécessaires, car les droits de douane des deux pays risquent fort de freiner l’activité commerciale et la croissance économique.  

 

Canada Vie et le symbole social, et Gestion de placements Canada Vie limitée sont des marques de commerce de La Compagnie d’Assurance du Canada sur la Vie. 

Ces commentaires sont l’expression de l’opinion de Gestion de placements Canada Vie limitée à la date de leur publication et sont susceptibles d’être modifiés sans préavis. De plus, rien ne garantit que les tendances décrites dans ce document se maintiendront ou que les prévisions se réaliseront, puisque les conditions de l’économie et des marchés changent fréquemment. Ce document représente une source d’information d’ordre général et n’a pas pour but d’inciter le lecteur à acheter ou à vendre des placements spécifiques, ni de fournir des conseils juridiques ou fiscaux. Avant de prendre une décision de placement, les investisseurs potentiels devraient passer en revue avec soin tous les documents de placement pertinents et demander l’avis de leur conseiller. Vous ne pouvez ni reproduire, ni distribuer, ni utiliser autrement toute partie du présent article sans l’autorisation écrite préalable de Gestion de placements Canada Vie limitée.